par Rossitza Daskalova

INTRODUCTION

Le fait qu'un ensemble remarquable d'oeuvres Web aient été réalisées par des artistes d'origine de l'ancien Bloc de L'Est constitue un phénomène important dans la culture contemporaine méritant l'attention et la réflexion. Plusieurs des artistes les plus en vue sur le Web, - parmi ceux-ci on compte de nombreux pionniers de l'art conçu pour le médium Internet - proviennent des pays ex-communistes de l'Europe centrale et orientale. Leur production est historique par plusieurs aspects et ils continuent d'inventer le langage de cette forme d'art récent.

Le contexte d'apparition du Web dans notre civilisation coïncide avec des événements comme la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide. Ces changements dans l'arène politique chevauchent la révolution technologique et l'expansion de la communication résultant de l'Internet. En brisant le long silence et en établissant des contacts entre les mondes, le Web est apparu comme un terrain nouveau, vaste et neutre dans lequel la communication pouvait s'épanouir. Souvent perçu comme la prochaine frontière, et peut-être même comme une terre promise et vierge, il a assumé des fonctions aussi bien mythiques que démystificatrice.

Après avoir vécu une longue période d'isolation, l'Internet, pluraliste et démocratique par définition, a incarné l'ouverture pour les sociétés de l'ex-Bloc de l'Est qui étaient toujours au milieu d'un processus de reconstruction. Mis à part la grande curiosité démontré par les artistes de l'Europe centrale et orientale pour le "monde libre" et leur désir d'expression et d'expérimentation, l'art se trouvait dans une situation nécessitant un renouvellement et une réinvention. L'Internet constituait un terrain inoccupé dans lequel l'art pouvait prendre place et de nouvelles idées émises, hors des anciennes institutions et des règles qui ont gouverné l'art du temps du communisme et du système de l'art établi à l'ouest. L'Internet a émergé comme un espace privilégié pour l'échange et la croissance, et a contribué à l'expansion de la conscience. Dans le champ des nouveaux médias, il continue de représenter un espace dans lequel l'Est et l'Ouest peuvent se rencontrer parce que le besoin et la volonté de communication se manifeste des deux côtés de l'ancien "rideau".

À un moment de transformations majeures sur les plans politique et économique, l'Internet a constitué pour les individus d'Europe centrale et orientale une ressource accessible pour la communication et l'expression, tout autant qu'un outil pour comprendre ce qui se produisait dans le monde actuel. L'Internet a été perçu de manière critique par les artistes des anciens pays socialistes. Néanmoins, l'innocence et l'idéalisme perdu, peut-être pour le mieux, n'a pas empêché les artistes de travailler de manière libre et passionnée. De plus, la critique et le scepticisme ont constitué des sources majeures d'inspiration dans la création d'oeuvres sur l'Internet. Ils forment souvent la raison d'être subversive du net.art, son sujet, son instrument et son matériau. Pour ces raisons, le médium Internet est conçu d'une manière spécifique comme instrument critique et comme système nouveau doté d'une flexibilité nécessaire pour agir de manière créative et tisser de nouvelles idées au sein du monde transformé/transformable qui l'a produit.

Je tiens à souligner que la situation des nouveaux médias, et du net.art en particulier, n'est pas homogène et varie grandement d'un pays à l'autre dans l'Europe centrale et orientale post-communiste. Ce texte traitera des centres et événements importants dans cette partie du monde qui partagent un passé politique commun. Bien entendu, ce survol incluant le travail effectué dans le secteur des nouveaux médias et du net.art ne peut être exhaustif. Beaucoup a été accompli jusqu'à maintenant dans cette sphère d'activités et pourtant, les conditions de créations de l'art sur le Web et la production artistique dans le domaine des nouvelles technologies sont encore loin d'être florissantes dans l'ex-Bloc de l'Est compris dans sa totalité.

 

SOROS

Tout a commencé au début des années '90 avec la création du réseau des fondations Open Society mis sur pied dans l'ex-Bloc de l'Est par le philanthrope américain d'origine hongroise, George Soros. Un des projets majeurs de la Fondation Soros, intrinsèquement lié au concept des Open Societies, a été le Programme Internet qui a mis l'emphase dès le début sur la connectivité et la formation, et s'est étendu par la suite aux nouveaux médias. Dans une entrevue qu'elle accordait à Telepolis, Olia Lialina racontait comment elle était devenue net.artiste: "En fait, je suis une enfant de la politique de la Fondation Soros qui consistait à fournir des ordinateurs plutôt que de l'argent. En 1995, notre ciné club, CINE FANTOM a demandé de l'argent pour inviter des gens de l'étranger mais, au lieu de cela, nous avons obtenu un ordinateur et un modem... Le programme intitulé "Internet" a commencé en 1992 avec un budget de 100 millions de dollars. L'objectif était d'accorder un soutien à des organismes non-commerciaux à Saint-Pétersbourg, Moscou et à 33 Universités localisées dans les régions. En 1999, 30 universités étaient branchées à l'Internet.

Malgré plusieurs critiques, la contribution du réseau des Fondations Soros est indéniable parce qu'il a créé une base solide pour l'art contemporain dans l'ex-Bloc de l'Est, au moment où le climat politique et la crise économique sévissaient. Grâce à ses initiatives et son soutien économique, plusieurs centres d'art contemporain ont été mis sur pied. Le programme en Nouveaux Médias de la Open Society a permis l'établissement de laboratoires en arts médiatiques qui constituent la base pour la production et la présentation du net.art. Ces SCCA sont encore, partiellement ou totalement, financés par la Fondation Soros aujourd'hui:

C3 (Hongrie)
WRO Center for Media Art Foundation (Pologne)
LABoratory for New Media Art (République Tchèque),
Ljudmila, Ljubljana Digital Media Lab (Slovénie)
The Media Art Lab in Moscow (Russie)
E-Media Center (Estonie)
Re-Lab (Lettonie) electronic arts and media center
Student Computer Art Society (Bulgarie)

L'Institut Open Society de Soros participe également au financement de plusieurs événements en nouveaux médias récurrents tels que SEAFair à Skopje (ancienne république yougoslave de la Macédoine) et Ostranenie: The International Electronic Media Forum à Dessau en Allemagne; il attribue des fonds pour les conférences, symposiums, expositions, ateliers, résidences et publications. À la fin des années '90, cependant, le financement pour les arts a été réduit. En 1999, l'Institut met sur pied l'Association I_CAN (International Contemporary Arts Network) inspiré des anciens Centres Soros. Son but est de promouvoir la communication et la coopération dans le domaine des arts visuels contemporains. Le site Web de I_CAN doit être mis en ligne prochainement. Plusieurs de ces centres ont conçu divers partenariats pour permettre la continuation de leur existence. Par ailleurs, la dissolution du réseau Soros a eu une résonance démocratique en permettant à d'autres occasions de voir le jour pour les artistes qui ne faisaient pas partie des cercles d'artistes s'étant formés autour des Fondations Soros.

 

FONDATION DANIEL LANGLOIS

Fondation Daniel Langlois
Depuis 1997, la
fondation Daniel Langlois pour l'art, la science et la technologie, basée à Montréal, a participé au financement de plusieurs centres et événements mis sur pied par des organisations situés dans l'Europe centrale et orientale post-communiste grâce à son Programme pour les organismes dans les pays en voie démergence tels que la Fondation Art Today en Bulgarie pour l'événement en nouveaux médias Communication Front 2000; le laboratoire en nouveaux médias de la Fondation et du Centre d'art contemporain de Prague ainsi que la Biennale internationale en arts médiatiques WRO2000@kultura organisée par le Centre WRO de la Fondation en arts médiatiques de Pologne, par exemple.

 

AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT


Les institutions en art contemporain et les organismes en arts médiatiques forment souvent équipe avec des partenaires occidentaux. La participation d'européens de l'ouest constitue également un facteur de développement des arts médiatiques dans les anciens pays communistes. Des programmes d'échange Est-Ouest ont été mis sur pied, comme le European Cultural Backbone Exchange Program, APEXchanges, et Kaleidoscope. Parmi les institutions européennes soutenant de tes événements et programmes, on compte ProHelvetia, la European Foundation, le Goethe Institute et les West-European Arts Council et de certaines Fondations.

 

RÉSEAUX

V2_EAST/SYNDICATE


V2
Un travail gigantesque a été accompli par l'organisation
V2 à Rotterdam (Pays-Bas) coordonné par Andreas Broeckman, afin de transcender la barrière culturelle entre l'Est et l'Ouest. Définie comme un institut pour les médias instables (Institute for the Unstable Media) et un centre interdisciplinaire pour l'art et les technologies médiatiques, cet organisme a été fondé en 1981. En plus des activités de son laboratoire (V2_Lab), de son site Web (V2_Web), des événements (V2_Events) et du Festival DEAF (V2_DEAF, le Dutch Electronic Art Festival), V2 a mis sur pied l'initiative V2_East en 1995/1996. Le Syndicate a été formé en janvier 1996 lors de la Conférence Next 5 Minutes qui s'est tenue à Rotterdam, avant le Festival DEAF 1996: Digital Territories afin de créer une affiliation entre artistes, critiques, conservateurs, travailleurs culturels dans le domaine des arts électroniques de l'Europe de l'Est et de l'Ouest.

L'objectif de cette initiative était d'intensifier la communication et la collaboration créative entre l'Est et l'Ouest. Andreas Broeckman signalait: "L'esprit a été inspiré par la proposition de Vuk Cosic du Ljubijana Digital Media Lab de créer l'initiative Ljudmila_West pour soutenir les praticiens en nouveaux médias de l'ouest et leur faire bénéficier de l'expertise de l'Est." Sur un autre ton subversif, caractéristique du milieu des nouveaux médias, le Syndicate a identifié son territoire comme étant le Deep Europe (Europe Profonde) , un terme apparu lors de l'atelier du Syndicate au Hybrid Work Space à l'événement Documenta X, alors que l'artiste bulgare en nouveaux médias Luchezar Boyadjiev affirmait: l'Europe est plus profonde, là où se chevauchent plusieurs identités." L'utilisation du terme Deep Europe qualifie la nature du Syndicate depuis sa mise sur pied.

Les Syndicalistes organisent leur rencontre de manière régulière pendant les festivals: LEAF97 (Liverpool East European Electronic Arts Forum), Documenta X à Kassel (Deep Europe workshop), Festival Ars Electronica à Linz (the Syndicate Net.Shop septembre 1997) , Ostranenie 97 à Dessau, SEAFair 1998 (Junction meeting); et de manière indépendante, le Syndicate a organisé Pyramedia, une rencontre qui s'est tenue à Tirana (Albanie) en 1998.

Le réseau du Syndicate fournit une abondante information sur les événements, les institutions, et comprend des articles et publications. Une liste d'envoi sert à l'échange d'information et est archivée sur le site. Cette liste joue un role important dans l'organisation d'événements et de rencontres de même que lors de prises d'action en fournissant un soutien. Une des plus récentes actions initiées par l'organisme est une pétition visant à soutenir l'artiste et conservateur Edi Muka, qui a été menacé par les autorités albaniennes d'être retiré du projet Pyramedia.

AUTRES RÉSEAUX


Le ECB (Europe and Cultural Backbone) est une coalition d'institutions et d'individus liés à la culture médiatique qui a été mise sur pied en mars 1999. Son objectif est de solidifier les structures de collaboration existantes et de soutenir le développement de médias indépendants et de pratiques dans le domaine des technologies de l'information dans la culture contemporaine. Un des principaux buts du ECB est de travailler à l'amélioration de l'infrastructure technique pour la culture médiatique, "...de développer de nouveaux outils pour l'expression créative et d'accroître l'accès à ces instruments, d'augmenter la participation et les formes inclusives d'interaction sociale, de stimuler le débat public critique au sujet des effets sociaux et culturels du développement technologique..." Parmi les organisations membres à l'origine qui ont participé à l'inauguration du ECB lors de la rencontre à Vienne en mars 1999, on comptait plusieurs organismes importants tels que Ars Electronica Center (Autriche), ARTEC (Royaume-Uni), De Balie (Pays-Bas), C3 Center for Culture & Communication (Hongrie), Open Studio/WRO Foundation (Pologne), Public Netbase t0 (Autriche), V2_Organisation (Pays-Bas).

ENCART
Le ENCART (European Network for CyberART) a été fondé en 1998. Il s'agit d'un partenariat entre le C3 de Budapest (Hongrie) et trois institutions majeures dans le domaine des arts multimédias, Ars Electronica Center à Linz (Autriche), V2_Lab à Rotterdam (Pays-Bas) et le ZKM - Center for Art and Media à Karlsruhe (Allemagne). ENCART soutient la culture du réseau et du cyberart. Il sert de "plate-forme commune utilisant les connections à large bande passante pour les artistes en programmes de résidence et pour la diffusion conjointe de séminaires, conférences, ateliers et à long terme, d'un espace de travail commun pour la réalisation d'oeuvres.

Le BAN (Balkan Art Network) a été créé en 1999 durant la conférence "Initial conference on reconstructing the cultural production in the Balkans," qui s'est tenue à Sarajevo (Bosnie Herzégovine). Melentie Pandilovski, directeur du SCCA-Skopje, soulignait alors: "Il y a un immense besoin pour la création de BAN, parce qu'il manque de liens dans les pays Balkans dans cette sphère d'activités, en raison de la situation bien connue qui a eu cours durant les années '90. Malgré toutes les séparations, cette situation n'a jamais été acceptée par les artistes et les travailleurs culturels de notre région. Le réseau a été conçu pour faciliter la communication entre les Centres d'Art Contemporain (SCCA) et a fourni l'occasion de structurer une approche systématique en vue d'identifier les possibilités et les difficultés dans le domaine des arts. Les objectifs du BAN ont été énoncés: faciliter la mobilité des artistes et l'échange dans le secteur de la production et de la présentation des oeuvres, accroître la conscience de problèmes communs sur le plan local et régional de même que les ressources ».

Le NICE (Network Interface for Cultural Exchange in the region of the Baltic Sea & North-East Europe and beyond...) a été créé en 1999 pendant la rencontre Baltic Sea Media Space Meeting se déroulant dans le cadre de TEMP - Temporary Media Lab Project prenant place au Kiasma à Helsinki (Finlande). Les membres de NICE sont des institutions en arts médiatiques et des laboratoires en nouveaux médias de Suède, Pologne, Russie, Lituanie et Norvège. Leur but est de soutenir et de stimuler la collaboration entre eux. Cette structure sert de lien à des initiatives semblables dans le reste de l'Europe. " À la rencontre de Riga, il est devenu évident qu'un environnement plutôt petit s'était développé afin d'inclure ces représentations d'Europe Centrale et d'Asie et même d'Amérique du Sud. Le réseau ne souhaite pas être exclusif géographiquement mais la rencontre a décidé que la situation des cultures et des langues moins répandues formait la question principale dans le contexte émergent de la culture des nouveaux médias et leur impact global" (tiré d'un communiqué du presse pour la rencontre du NICE à Riga intitulée "InterCultural jamming" qui s'est tenue le 25 août 2000 pendant le 4e Festival en nouveaux médias Art+Communication) (voir Événements)

Le BIN (Baltic Interface Net) s'est développé à partir de 1996. Ses membres sont des institutions culturelles en nouveaux médias de l'ancien Bloc de l'Est et d'Europe de l'Ouest. Le Baltic Interactive Art Project est un exemple du travail de collaboration du BIN. "Idéalement, le BIN devrait agir comme une voûte culturelle de communication qui faciliterait, en rendant plus accessible et plus rapide, la coopération étendue entre les activités créatives des initiatives, institutions et individus. Cela devrait se produire dans les secteurs d'information (mise en commun de données), de communication (discussions et conférences) et de production (collaboration interactive artistique et scientifique). L'objectif est de permettre la réunion de toutes les nations autour de la mer Baltique (en incluant l'Islande) afin qu'elle travaillent ensemble à ce projet, qu'elles mettent en commun leurs ressources, les activités, les idées, les concepts, les volontés existantes, et tout particulièrement le savoir technique de façon à ce que leBIN devienne un réseau de communication en évolution soutenu par toutes les nations et utilisé par toutes ces nations." (Prof. Dr. Klaus Peter Dencker, Culture Ministry of Hamburg).

CENTRES DE PRODUCTION ET DE PRÉSENTATION DE L'ART WEB

EUROPE CENTRALE

C3, le Centre pour la Culture et la Communication, créé en 1996 à Budapest en Hongrie, compte parmi les centres les plus importants au sein desquels l'art Web a été réalisé et présenté.

C3
Le C3 a soutenu la production de plusieurs projets Web et son site Web présente une collection importante d'oeuvres conçues pour le Web. Les activités du Centre incluent des événements, des ateliers, des résidences pour des artistes locaux et étrangers, l'octroi de subventions et l'organisation de projets conjoints avec des institutions partenaires en Europe et en Amérique du Nord. L'historien de l'art Miklos Peternak, directeur du C3, est aussi un des membres fondateurs de la Media Research Foundation (Fondation de Recherche sur les Médias) qui se concentre sur les aspects théoriques et pratiques des nouvelles technologies et leurs dimensions culturelles. La Media Research Foundation a été active dans plusieurs secteurs, participant à des expositions d'art et la mise sur pied du Département Intermedia à l'Académie des Beaux-Arts Hongrois avec lequel elle travaille fréquemment en collaboration. De plus, la Media Research Foundation a organisé régulièrement des rencontres, des symposiums et des événements afin d'éduquer le public au sujet de l'impact des nouvelles technologies sur la culture et la société. Un de ces événements marquants était la série des MetaForum (de 1994 à 1996) coordonnée par Geert Lovink, Diana McCarty et Janos Sugar. Elle était destinée à l'exploration de l'art multimédia et du discours s'y rapportant, mettant l'emphase sur l'art Web et la production des CD-ROM (voir le texte de Nina Czegledy, Arts médiatiques: le modèle hongrois).

Un autre centre en arts médiatiques indépendants réputés est le WRO Center for Media Art Foundation situé à Wroclaw, en Pologne, consacré à la présentation et à la promotion de l'art contemporain. Grâce à son directeur, Piotr Krajewski, WRO a mis sur pied une plate-forme pour la création des nouvelles technologies à travers des activités de formation, des réseaux d'information, des événements tels que WRO@cultura, une biennale d'arts médiatiques (voir Événements) des symposiums et des expositions. Depuis 1996, le Centre d'Art Contemporain de Varsovie (SCCA) permet aux artistes provenant de diverses disciplines d'expérimenter dans le cyberespace grâce à des ateliers et il présente sur son site Web les projets d'artistes produits dans son laboratoire Web.

C.U.K.T. (The Central Office of Technical Culture) est un organisme polonais mis sur pied en 1995, dirigé par Jacek Niegoda et Peter Style. La plupart des projets de C.U.K.T. sont liés à l’Internet. Dans une entrevue récente menée par Joasia Krysa pour Artmargins, les artistes affirmaient : « Nous agissons comme des officiels bénévoles à un niveau méta-national, hors de la structure politique oppressive, des directives émises par les centres et de la planification à long terme; nous sommes libres de la soumission politique et de la responsabilité sociale. Par ailleurs, nous avons des idées pratiques sur la manière que le pays pourrait fonctionner sur les plans de l’éducation (par exemple avec Art Day Action), du chômage (Action for the City of Bytow), du pouvoir politique (Wictoria C.U.K.T.), de la campagne présidentielle, et de la technologie (Technopera). »

La Foundation & Center for Contemporary Art (F&CCA) de Prague, a fondé son laboratoire en arts médiatiques en 1992 alors qu'elle faisait partie des Centres Soros pour l'Art Contemporain. Elle a été transformée en 1998 pour devenir le F&CCA-Prague à la suite des coupures de la Fondation Soros à l'endroit des 20 centres en arts contemporain de l'Europe centrale et orientale. Devenue indépendante, la F&CCA-Prague travaille à la mise sur pied de programmes solides dans les domaines de l'éducation et des expositions en art contemporain. Le centre a mis sur pied Café 9 un projet qui réunit sur le réseau sept des neuf capitales culturelles de l'Europe en l'an 2000. Le laboratoire en nouveaux médias du F&CCA-Prague, fondé en 1998, fournit l'accès aux technologies nécessaires à la réalisation d'oeuvres et procure un soutien technique aux artistes travaillant à des projets en arts médiatiques et multidisciplinaires. Plusieurs projets ont déjà été réalisés dans ce LAB. Le centre développe actuellement plusieurs partenariats internationaux afin de s'inscrire dans la communauté des nouveaux médias.

Le Center for Metamedia à Plasy est un centre dédié à des résidences internationales et à la création de projets pour les artistes en art contemporain désirant travailler en collaboration avec des artistes des nouveaux médias. Le Center for Metamedia de Plasy et le Centre d'Art Contemporain de Prague organisent le symposium International Pantograph (voir Événements).

L'Académie des Beaux-Arts de Prague a mis sur pied l'École des Nouveaux médias, une institution très active dans les domaines de la théorie et de la pratique des nouveaux médias, y compris le net.art. Les activités concernant le Web sont coordonnées par Michaela Vlkova, conservatrice, critique et net.artiste. Fondé en 1993, CESTA (Cultural Exchange Station in Tábor) est un centre sans but lucratif qui organise des festivals artistiques internationaux, des projets communautaires, des échanges collectifs, des résidences et assure le développement d'un réseau d'information global pour des artistes provenant de toutes les disciplines artistiques.

Durant les années '90 en Slovaquie, les arts électroniques ont été intégrés graduellement aux pratiques artistiques et au sein des institutions d'enseignement comme l'Académie des Beaux-Arts et du Design de Bratislava et la Faculté du Film et de la Télévision, par exemple. Martin Sperka, professeur au Département des Sciences de l'Information et de la Technologie Informatique de l'Université Slovaque de Technologie et à l'Académie des Beaux-Arts,a été conservateur de l'exposition internationale E-MAIL ART qui s'est tenue à Bratislava (au CyberCafe Club, Internet- Multimedia du Musée National Slovaque) et à Wroclaw (Pologne) en 1994, 1995 et 1996. De plus, Sperka est un des initiateurs du projet d'échange et de communication entre artistes, philosophes, écrivains et cinéastes, "On Line On Site Travelling the Highway and the Electronic Highway". Le CECM, Centre en Électroacoustique et en Musique Informatique (Center of Electroacustic and Computer Music) à Bratislava, coordonne un festival annuel intitulé BEECAMP (Bratislava European Electronic Computer and Multimedia Project). Dans un des rapports du Syndicate de V2, Martin Sperka faisait remarquer qu'après avoir établi le Andy Warhol Museum dans la localité de Medzilaborce, d'où proviennent les parents de l'artiste, des plans ont été faits pour mettre sur pied un Museum of Computers (Musée des Ordinateurs) à Bratislava qui ferait partie du Musée National Slovaque et un Museum of Technology (Musée de la Technologie) à Kosice muni d'ordinateurs et d'un département d'arts médiatiques.

Un des centres en arts multimédias les plus importants est situé à Ljubljana en Slovénie. Le Ljubljana digital media lab est un laboratoire donnant accès aux technologies des nouveaux médias. Il offre la formation et entreprend des recherches. L'organisme se concentre sur la production et la présentation des arts électroniques et médiatiques, aussi bien l'Internet que la vidéo, la radio numérique et analogue. Parmi ses activités importantes, on compte un concours ouvert pour le financement de projets et un programme de résidences d'artistes invités présentant des projets artistiques locaux et étrangers dans le domaine des nouveaux médias. Le serveur de ljudmila.org héberge de nombreux projets de net.art et des sites Web au contenu artistique, dont celui du réputé Vuk Cosic (voir l'article sur la Slovénie et l'art de Vuk Cosic dans le webzine montréalais Archée.

Ljudmila travaille en collaboration avec d'autres institutions indépendantes dans le domaine des arts médiatiques et organise des symposiums et événements tels que hEXPO, The International Festival of Self Organizing Cultural Forms en partenariat avec le Kibla Multimedia Center situé à Maribor; le troisième participant est la ville de Koper. (voir Événements).

Présenté lors de Documenta X en 1997, Makrolab est un projet expérimental complexe développé à Ljudmila et initié par l'artiste Marko Peljhan. L'équipe impliquée dans ce projet utilise des moyens artistiques et techniques variés, l'Internet constituant la plate-forme principale, Makrolab consiste en une recherche et une station de télécommunications conçus comme un environnement de communication vivant et autonome (voir l'entrevue- "Communications equipment check" avec Marko Peljhan et Brian Springer, Lutterberg, dans Nettime 20 juillet, 1997 par Geert Lovink.

Travaillant également à Ljubljana, Marina Grzinic et Aina Smid, des artistes des nouveaux médias ayant créé le projet Axis of Life au milieu des années '90, ont réalisé un site Web intitulé Net.Art.Archive en 1999. Ce site contient plusieurs textes critiques sur la condition post-socialiste, la politique sur le réseau et la communication de l'art.

D'autres artistes important travaillent de manière indépendance en Slovénie, tel qu'Igor Stromajer, Teo Spiller et Jaka Zelznikar. Bien que faisant cavalier seul, Igor Stromajer est un des artistes les plus actifs sur le Web (voir la section Oeuvres et l'entrevueavec Igor Stromajer et Olia Lialina). Teo Spiller (voir les Oeuvres électroniques et l'entrevue avec l'artiste publiée par Mobile Gaze est aussi l'initiateur de l'exposition de net.art INFOS 2000. (voir Événements)

 

EUROPE SUD-ORIENTALE

FreeB92
Dans le contexte politique de la situation des Balkans des dix dernières années, l'Internet a joué un rôle important d'outil de communication, en particulier en Yougoslavie, avec des projets indépendants tels que
Radio Free B92, Free Serbia et Otpor qui ont servi de sources d'information libre. Durant le régime de Milosevic, l'Internet a souvent représenté la seule source d'information adéquate et le seul débouché dans l'état général d'isolation Il n'y a pas si longtemps que nous constatons l'impact des médias indépendants et le pouvoir de l'Internet. Celui-ci est devenu menaçant au point que le gouvernement Milosevic a interdit la diffusion de plusieurs sites.

Dans le domaine de l'art contemporain, les Open Society ont mis sur pied des centres en Yougoslavie de même que dans les ex-républiques de la Yougoslavie. À Belgrade, le Centre d'Art Contemporain a ouvert ses portes en 1994 et a existé grâce au financement de la Fondation Soros jusqu'en 1999, devenant par la suite un des centres faisant partie du International Contemporary Art Network (ICAN). Comme dans les autres CCA de l'ex-Bloc de l'Est, l'ampleur des activités organisées par le CCA-Belgrade inclut des expositions d'artistes locaux et internationaux, des symposiums, des séries de conférences, des publications, des activités de recherche et de documentation de même qu'un programme d'éducation en art contemporain. Le programme en nouveaux médias du CCA-Belgrade initie des projets dans les secteurs de la vidéo et de l'art numérique, de même que des activités de recherche en nouveaux médias, sur le plan de la théorie et de la critique. Le programme en nouveaux médias apporte un soutien à la production, à la présentation et à la distribution des arts médiatiques yougoslaves et internationaux. Le Design and Multimedia Studio du CCAB donne l'occasion aux artistes de produire des oeuvres imprimées, sur le Web et en divers formats multimédia.

Cinema REX, faisant partie du Radio B92 OpenNet (Département Internet), est un centre culturel indépendant à Belgrade, poursuivant ses activités d'organisation sans but lucratif depuis 1994, faisant la promotion de la culture urbaine, de l'art contemporain et d'initiatives urbaines. Il s'est montré très engagé dans les développements politiques et sociaux actuels. En 1999, Free B92 a été repris en main par une administration au service du gouvernement Milosevic. À l'heure actuelle, Cinema REX fonctionne comme un laboratoire de recherche pour la création de nouvelles zones d'expression artistique et culturelle. Il fournit les conditions nécessaires à la réalisation et à la présentation de productions artistiques dans les domaines du théâtre, des arts visuels, de la musique, du film, de la vidéo et des nouveaux médias. Cinema REX a été impliqué intensément dans plusieurs activités de réseau dans la région de la Serbie, une des ex-républiques de la Yougoslavie, de même que sur la scène internationale. Cinema Rex a mis sur pied CybeREX, un laboratoire en nouveaux médias pour la production des arts multimédia, Internet et vidéo, pour la recherche et l'éducation.

Du côté des indépendants, on trouve également le collectif APSOLUTNO (Absolument) fondé en 1993 à Novi Sad. APSOLUTNO dirige des recherches intermédiatiques aux aspects culturels, sociaux et politiques, et réalise des projets qui prennent souvent place dans l'espace public. Leur production inclut la vidéo, les projets Web, la documentation imprimée, les installations, les projets in situ, les CD-ROM (voir la section oeuvres électroniques)

Une institution soutenant les nouveaux médias en Croatie, incluant le net.art est le Lamparna Multimedia Cultural Center situé à Labin en Croatie. Le laboratoire en nouveaux médias se concentre sur la production et la présentations de projets pour le Web, le LABinary organise la semaine théorique des médias (voir Événements). Un cyberclub pour les femmes, intitulé CyberKitchen, a été créé et des ateliers sur l'Internet s'y déroulent. Initiés par Zana Poliakoff, artiste numérique de Belgrade, le premier atelier CyberFem du CyberKitchen a été organisé par l'Institut Multimédia de Zagreb et le Lamparna Multimedia Center de Labin. Des femmes du Kosovo, d'Albanie, de Macédoine et de Bosnie y ont participé. Le projet CyberKitchen2000 consiste en trois ateliers: CyberArt, CyberPolitics et CyberEconomics et inclut une conférence internationale: "Media as a Political Statement."

À Zagreb se trouve MAMA, un club de net.culture et de multimédia fondé en mai 2000. MAMA organise des expositions de net.art et un concours. Du 16 juin au 10 juillet 2000, MAMA a été l'hôte d'un ensemble de conférences et d'ateliers intitulés Social Amnesia, faisant partie de l'événement international "What, How and for Whom." Cet événement a été organisé à l'occasion du 152è anniversaire du Manifeste Communiste (voir Événements).

Le Centre Soros pour l'Art Contemporain (SCCA) à Sarajevo, en Bosnie Herzégovine est un des plus récents du réseau de centres d'art contemporain Soros. Créé en 1996, le SCCA-Sarajevo appuie la réalisation d'expositions et de programmes éducatifs dans plusieurs disciplines artistiques, incluant la formation dans le domaine des arts numériques grâce à son nouveau laboratoire multimédia Pro.ba, le premier du genre en Bosnie-Herzégovine. Situé à l'Académie des Beaux-Arts, Pro.ba offre la possibilité aux étudiants de produire des projets en nouveaux médias. Pro.ba produira ses propres oeuvres pour le Web et des CD-ROM; le laboratoire organisera également des présentations théoriques sur les nouveaux médias.

Le Centre d'Art Contemporain Soros de Skopje, situé dans l'ex-république yougoslave de la Macédoine, soutient un Centre pour les Arts Informatiques (Center for Computer Arts ou CefCA) et publie un webzine sur l'art contemporain et la culture intitulé ZAYAK (son site Web héberge le Balkan Art Network).

Le SCCA-Skopje organise SEAFair (Skopje Electronic Arts Fair) depuis 1997. (voir Événements) Le CefCA est doté d'équipements pour la production de video, CD ROM et Internet et il héberge un des premiers projets d'art Web de Macédoine: 'Laika - the True Story', qui était inclus dans le projet international Refresh, 'Welcome Back to the Empire' en 1996 et "Seeing the Sound" conçu par Melentie Pandilovski, directeur du SCCA-Skopje. CefCa offre une formation dans le secteur des nouvelles technologies et organise des conférences concernant l'Internet, de même qu'une série de présentations sur Internet en CUSeeMe sur les aspects artistiques, culturels et sociaux des arts électroniques.

En Bulgarie, le travail de plusieurs artistes des nouveaux médias a été rendu possible grâce au soutien du Centre d'Art Contemporain Soros de Sofia dont la direction artistique est assurée par le conservateur et historien d'art Kamen Balkanski. L'Institut d'Art Contemporain, dirigé par l'artiste en arts médiatiques Luchezar Boyadjiev et la conservatrice Iara Boubnova, constitue une plate-forme pour la recherche, les expositions et l'échange avec des institutions internationales. La plus jeune génération d'artistes a également son organisme, la Société Artistique des Étudiants en Art Informatique (Student Computer Art Society ou SCAS) qui offre la possibilité de se familiariser avec la production des nouvelles technologies en art. La SCAS est une association étudiante sans but lucratif et non-gouvernementale qui réunit neuf succursales universitaires dans sept municipalités en Bulgarie. De plus, la SCAS organise des événements locaux et internationaux, soutient les projets de jeunes artistes qui sont liés aux nouvelles technologie, la programmation par ordinateur et les arts numériques. L'an dernier, la SCAS a organisé le symposium intitulé "Virtual Identity" et le séminaire "Mobile communications in Internet", de même que COMPUTER SPACE, un forum international en art informatique incluant des expositions, séminaires, conférences, concerts et spectacles dans le secteur de l'infographie, l'animation, la musique informatique et électronique, les arts interactifs et l'art Web. (voir Événements) Conjointement avec le SCCA-Sofia, la SCAS a mis sur pied le Centre d'Art Informatique (Computer Art Center), une plate-forme pour le développement (formation, production, présentation) de projets d'étudiants et d'oeuvres réalisées dans le champ des arts numériques.

La Art Today Foundation de Plovdiv, organise l'événement annuel Communication Front depuis 1999 (voir Événements). Fondée en 1997 par un groupe d'artistes dont l'objectif était de créer un centre indépendant pour l'art contemporain au sein du Old Turkish Bath de Plovdiv. Les notions de communication et de culture, les pratiques en art contemporain et l'échange créative se situent au coeur de cet organisme. Afin de développer l'intégration des nouvelles technologies dans les arts, la Fondation a également mis sur pied un laboratoire multimédia.

 
Interspace
Un groupe d'artistes bulgares indépendants a fondé l'organisme InterSpace à Sofia, un centre en nouveaux médias qui concentre ses activités sur la création et la présentation d'art vidéo, d'installations multimédias, de net.art et de création sonore électronique (voir l' entrevue avec Krassimir Terziev). InterSpace travaille activement à l'intégration de la communauté des artistes bulgares sur le plan local et international. Le centre offre de la formation, organise des forums, des expositions, des conférences, des séminaires, des ateliers et des spectacles multimédias. Ventsislav Zankov, fondateur et éditeur du webzine Zet_Mag sur l'art et la culture travaille de manière indépendante.

Le webzine Coup D'Eta(R)t vient de voir le jour. Son contenu porte sur les nouvelles pratiques en art contemporain et contient une section forum sur le net.art. Son concepteur est le conservateur et historien de l'art Svilen Stafanov.

Kinema Ikon à Arad, en Roumanie, a été mis sur pied en 1970 comme atelier pour la production de films expérimentaux.À partir de 1994, les travaux du groupe ont été réalisés sur CD-ROM et sur le Web. La même année, le groupe publiait le magazine intermedia [en off set, sur CD-ROM et sur le Web. L'artiste Calin Man est l'éditeur en chef et le concepteur d'intermedia. Le directeur et fondateur de Kinema Ikon est George Sabau. Kinema Ikon est un espace pour la production et la présentation d'oeuvres électroniques sur support CD-ROM qui ont été intégrées à des expositions locales et internationales, telles que : Imagologie (e-mail, text), ( LEAF 1997); le CD-ROM Opera Prima, (EMAF, Osnabrück, Germany), CD-ROM Commedia del Multimedia, (OSTranenie, Bauhaus Dessau Berlin, Germany), (ISEA Revolution 1998, Liverpool), (VIPER, Lucerne). Chaque année depuis 1993, le collectif fait également paraître un magazine INTERMEDIA, une publication au sein de laquelle le groupe partage ses idées sur les pratiques artistiques contemporaines dans le domaine de l'art numérique expérimental.

En Albanie, un des pays ex-communiste les plus isolés, la scène des arts médiatiques se construit de manière intense depuis le milieu des années '90. La Open Society existe aussi en Albanie bien qu'un Centre d'Art contemporain n'y ait pas encore été créé. Des nouvelles récentes sur les nouveaux médias en Albanie sont publiées par le réseau du V2_East/Syndicate. Les "Syndicalistes" et l'artiste albanais Edi Muka, professeur à l'Académie des Arts à Tirana ont organisé la rencontre Pyramedia à Tirana avec le soutien du Ministère de la Culture, de la Fondation Soros, de la Galerie Nationale, de l'Académie des Arts et du centre Open Internet Center, de même qu'avec la collaboration des étudiants d'Edi Muka à l'Académie. Le premier Cyber Cafe en Albanie a vu le jour et de nouveaux ateliers Internet et il s'y tient un programme de conférences @net. Geert Lovink décrit ainsi ses premières impressions: "Ce que nous voyons est tragique dans cette histoire ultra-moderne du faire, contrôlé par les nouveaux Euro-policiers de l'Union Européenne de l'Ouest, à moitié néo-colonialistes italiens, afin de prévenir la fuite massive d'un pays ruiné et malgré cela, une abondance de médias électroniques, d'applications informatiques piratées, et même un petit peu d'Internet, fourni par les Nations-Unies et Soros, par le moyen de satellites et de liens radio... Pyramedia est une invitation à l'aventure, du seul fait de se rendre physiquement à Tirana, pour commencer, et deuxièmement en découvrant les nouvelles transformations dans la pratique en arts médiatiques dans les nouveaux environnements de l'Est et de l'Ouest, dans le contexte de leurs nouveaux problèmes et de leurs nouveaux défis." Lovink lors d'une entrevue avec Edi Muka qui s'est tenue à deux reprises: le Festival V2-DEAF, en septembre 1996 à Rotterdam et après la chute de Berisha, en juillet 1997 pendant "Deep Europe" (Hybrid Workspace, Documenta X).

Dans son compte-rendu de sa visite en Albanie, Andreas Broeckman écrivait: "Lors des présentations à Pyramedia, il y avait une moyenne de 10 à 20 personnes qui écoutaient les conférences, demandaient des questions lors d'entretiens privés par la suite, qui regardaient les piles de documents imprimés fournis par les participants de Pyramedia provenant de différents centres en Europe et qui sont restés à Tirana comme matériel d'étude. Des entrevues ont été organisées, des textes et adresses échangées, des amitiés nouées, et je n'ai pas de doute que nous entendrons parler beaucoup plus de ce milieu émergent des arts médiatiques à Tirana très bientôt." En novembre 2000, le Syndicate apprenait de mauvaises nouvelles de la part d'Edi Muka concernant son congédiement et son retrait du projet Pyramedia, selon la volonté des officiels albanais. Une pétition a été organisée sur le champ par les membres du V2_Syndicate réprouvant cette action.

 

RUSSIE ET EX-UNION SOVIÉTIQUE

Teleportacia
Une des artistes les plus intéressantes sur le Web est l'artiste moscovite indépendante
Olia Lialina, actuellement professeure des environnements en réseau à la Merz Academy de Stuttgart. « Objectifiant » les oeuvres d'art conçues pour le Web avec ironie dans sa galerie Teleportacia, Lialina se concentre sur le concept de net.art comme processus et cherche à provoquer un dialogue au sujet de sa valeur. Par l'entremise de la galerie Teleportacia de Lialina, les frontières entre les pays n'existent plus, chacun peut voyager en se "téléportant" d'un endroit à un autre sans avoir à obtenir de visa...

Le discours d'Alexei Shulgin sur le net.art met l'emphase sur la définition du net.art comme forme d'expression. En 1995-1997, il fonde le Moscow World Wide Web Art Centre qui héberge des projets Web d'artistes russes et étrangers. Il fait preuve d'une physionomie mobile et d'une identité multiple en invitant des collègues net.artistes à concevoir des pages d'accueil ayant comme point de départ : la communication, l'expression, l'information.

Comme le fait remarquer Katherine Liberovskaya (voir Perspective), le net.art est pratiqué surtout à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Le Media Art Lab de Moscou a été mis sur pied par le SCCA-Moscou en 1993-1994. La production, la présentation et le discours critique sur le net.art est un des intérêts centraux du Media Lab qui réunit une communauté de travailleurs, d'artistes et de critiques tels que Tatyana Mogilevskaya, Olga Shishko, Vladimir Mogilevsky, Alexey Isaev et Tatiana Gorioutcheva. Le Lab organise des séminaires, des conférences, des ateliers, des expositions et des festivals annuellement tels que Da-da-net (seulement en russe, en version anglaise ) Trash Art (voir Événements)

À PRO ARTE à Saint-Pétersbourg, un organisme soutenant l'art contemporain et la culture à travers ses activités de formation, d'information, ses subventions et ses événements, le Multimedia Lab offre l'équipement pour la production d'oeuvres d'art dans le domaine des nouveaux médias. De plus, PRO ARTE est en charge du Programme New Technologies in Contemporary Art qui se veut une source de soutien technique et de connaissance théorique dans la pratique en art contemporain utilisant les nouvelles technologies. Le programme favorise l'éducation, la création et l'expérimentation à travers la production, la publication et la collection de projets élaborés pendant les ateliers et séminaires. Il a été rendu possible grâce à la collaboration du ZKM de Karlsruke en Allemagne (Centre pour l'Art et les Nouvelles Technologies), l'Université de Lapland en Finlande et la Fondation finlandaise FRAME (Foundation for the Support of Exchanges in the Arts), de même qu'avec l'aide du Goethe Institute et du Finnish Institute.

Le Techno Art Center de Saint-Pétersbourg a été créé en 1994. Le TAC réunit des artistes et critiques travaillant à des projets (net.art et CD-ROM); il organise un atelier en nouveaux médias et soutient le Cyber-Femin-Club, un organisme destiné aux femmes impliquées dans la théorie et la pratique des nouveaux médias.

La Fondation Yury Kondratyuk dirigée par Konstantin Sotnikov a été créée au sein de The New House of Culture (la nouvelle maison de la culture) à Novosibirsk en Sibérie (Russie). Parmi les autres projets et activités internationaux à s’y tenir, on retrouve la première éditition du Festival of Extra Short Film qui s’est tenu en septembre 2000 grâce au conservateur Sotnikov avec la collaboration de Dimitry Bulnyugin et Slava Mizin. Un volet du festival consistait à présenter des projets Web. Kathy Rae Huffman, conservatrice, auteure et artiste du Web, s’est rendue en Sibérie et a travaillé au projet Siberian Deal, un projet sculptural et en réseau, réalisé en tandem avec Eva Wohlgemuth. Les organisateurs de ce projet le définissent comme suit : « La Sibérie est un point zéro mythique, un territoire obscur, que très peu de gens ont parcouru. C’est la zone traditionnelle du bannissement et de l’exil, elle symbolise l’égarement complet. Les Occidentaux n’ont que quelques images – ils savent uniquement qu’il fait froid ici! De manière équivalente, l’Internet est perçu comme un royaume vaste et dangereux, menaçant avec son froid technique, et où – que cela prenne la forme d’un rêve éveillé ou d’un cauchemar – il est difficile de naviguer. En faisant se chevaucher ainsi la Sibérie avec la « Cybérie », le projet rejoint le réel et le virtuel et entreprend à accroître la communication traditionnelle entre les gens afin de créer des stratégies de réseau.

Le CCA-Kiev en Ukraine, dirigé par Jerzy "Yuri" Onuch, dispose d'un département d'information sur les nouveaux médias qui donne de la formation, des ateliers et des présentations sur l'intégration des nouvelles technologies dans le processus créatif. Le laboratoire Internet et nouveaux médias du CCA-Kiev dispose des moyens nécessaires pour la réalisation de projets dans le champ des nouveaux médias et de l'Internet comme outil innovateur dans la culture et la communication contemporaines. Un programme Info-Media-Bank documentant les événements, a été mis sur pied, de même qu'une bibliothèque et un centre d'archives Internet. En 1998, Marta van der Haagen du CCA-Varsovie en Pologne, a dirigé un atelier d'art Web au laboratoire en nouveaux médias du CCA-Kiev: le "International Workshop New Territory of Expression in creative process"avec l'aide des tuteurs Wojciech Bogusz, programmeur et Webmaster, Henryk Gajewski - artiste Web et cinéaste polonais, de même qu'avec le conférencier invité Marek Tuszynski , coordonnateur du programme Internet à la Fondation Stefan Batory en Pologne. Les résultats de cet atelier sont publiés sur le site Web du CCA-Kiev. Le Programme Info Media Bank a aussi présenté l'exposition ALTER NATURA au sein du Festival International des arts médiatiques de Kiev (Kyiv International Media Arts Festival ) se déroulant du 14 au 25 octobre 2000, conçu par les conservatrices Natalia Manzhali et Katya Stukalova.

Dans la région Baltique, un des centres actifs dans le domaine des nouveaux médias et de l'Internet est le E-Media Center situé à Tallinn, en Estonie. Il a été créé en 1993-1994 par le professeur Ando Keskküla de l'Académie Estonienne des Arts. La direction du centre est assurée par l'artiste Mare Tralla, qui vit et travaille actuellement à Londres et à Tallinn. Le E-Media Center est une structure pour l'exploration et l'étude de la pratique et de la théorie des arts électroniques. Les activités du centre incluent la production, les événements, l'information et une série de rencontres initiées par Raivo Kelomees en 1994. Les cours actuels portent sur l'histoire des arts médiatiques. Le site Web du E-Media présente des projets d'art Web et contient une vaste information sur les arts médiatiques et sur l'Internet en particulier.

En 1995, le centre E-Media, en collaboration avec le SCCA-Estonie, a organisé la conférence interdisciplinaire internationale sur la communication informatique et l'interactivité, Interstanding Understanding Interactivity. En 1997, Interstanding 2 a été conçue par Ando Keskküla. Parmi les pays invités, on comptait l'Ukraine, la Croatie, la Slovaquie, la Russie et d'autres pays de l'Europe centrale et orientale. Un volet de cette conférence internationale est intitulé 'freedom' et traite "des discours sur la liberté dans la société de l'information en rapport avec les nouvelles constellations sociales, économiques et politiques en Europe centrale et orientale, de même que des formes actuelles des pratiques en nouveaux médias qui sont issues de l'Est et de l'Ouest". En 1998, E-Lab a organisé la manifestation annuelle offline@online, le Festival French-Baltic-Nordic Video and New Media. L'initiateur de "offline@online" est l'artiste et théoricien Raivo Kalomees, qui dirige l'organisation Mediaswamp. (voir Événements)

L'organisme Re-LAB situé à Riga, en Lettonie est fondé sur la production des nouveaux médias, l'information et la communication. Des conférences et séminaires s'y tiennent. L'emphase est mise sur l'exploration de la liberté d'expression et la diffusion par le moyen de l'Internet. Re-Lab est responsable du réseau X C H A N G E qui expérimente le potentiel acoustique du cyberespace et la diffusion créative sur Internet. La net.radio et sa liste d'envoi sont en ligne depuis 1997 et agissent comme des moyens de diffusion alternatifs sur Internet. En 1998, le projet Xchange a obtenu un prix de distinction dans la catégorie .Net du concours d'Ars Electronica. Le réseau net.audio de Xchange est issu des Xchange on-air session, qui se sont tenus durant le deuxième festival en nouveaux médias à Riga, Art + Communication II. De plus, XCHANGE OPEN CHANNEL, est un espace pour l'expérimentation de co-diffusion et de sessions conjointes en direct.

Le Centre pour la culture des nouveaux médias de Riga (Riga Center for New Media Culture) a été créé plus récemment, en 2000. Les activités du RIXC se concentre sur des problématiques en nouveaux médias: projets, politique culturelle, éducation et réseautage. Le RIXC est coordonné par Ieva Auzina. Le centre organise des expositions en nouveaux médias et des événements tels que Art + Communication (voir Événements). Le Media Lounge constitue une partie importante du RIXC. Il s'agit d'un lieu pour la recherche et son Media Lab est équipé pour la production des arts médiatiques.

Le O-O / MEDIA INSTITUTE a été fondé en 1998 à Vilnius en Lithuanie. Il est présentement coordonné par Kestutius Andrasiunas. L’Internet et l’examen des formes d’art et de communication résultantes sont au cœur de cette institution médiatrice. Quelques-uns de projets actuels du O-O Media Institute comprennent des conférences, des festivals, une net.radio, un journal électronique, une liste d’envoi, une base de donnée, un engin de recherche et un espace de cyberbavardage. Le point trois du Manifeste de l’Institut spécifie : « L’art oscille toujours entre le monde réel et virtuel, il affecte la réalité et est affecté par elle, il est découvert, diffusé, mobile et se multiplie. ».

 

ÉVÉNEMENTS

Ostranenie
Un des premiers points de rencontre pour les travailleurs dans le domaine des nouveaux médias fut
Ostranenie : The International Electronic Media Forum à Dessau, en Allemagne qui s'est tenu en 1993, 1995, 1997 et 1999. Ostranenie représente un événement international fondamental, avec une portée historique importante, en ce qui concerne les questions entourant l'évolution des nouveaux médias dans les pays de l'Europe centrale et orientale. Il a été l'occasion d'un dialogue culturel ouvert entre l'Est et l'Ouest et a permis l'établissement de nouveaux liens. Les artistes des nouveaux médias se sont réunis afin de discuter des processus de transformation dans l'art récent et de la possibilité de surmonter les frontières et d'ouvrir le monde. L'événement a été mis sur pied par Stephen Kovats, architecte canadien, qui était allé au Bauhaus pour poursuivre sa recherche et mener un atelier. Parmi les premiers conseillers liés à l'événement, on compte Keiko Sei (Prague), Marina Grzinic (Ljubljana), et Alexander Kuprin (Moscou) qui co-dirigeait le premier événement avec Inke Arns. En 1999, Ostranenie a pris la forme d'un CD-ROM et d'une publication, reflétant ainsi le processus d'ouverture de l'ex-Bloc de l'Est. Afin de préserver la continuité d'Ostranenie, Kovats compte organiser une conférence internationale en ligne incluant des participants de l'Europe centrale et orientale.

CYNETart, est un festival en art numérique et projets médiatiques interdisciplinaires, un événement international majeur se tenant à Dresden en Allemagne, comprenant une exposition, un symposium, des ateliers et un concours accordant plusieurs prix. Le Festival CYNETart a débuté en 1997, sous le nom de COMTEC et il se tient annuellement. Environ 300 artistes de 30 pays ont participé à CYNETart 2000 qui concentre ses activités sur les tendances nouvelles dans le domaine de la danse et de la performance audio-visuelle intégrant des composantes informatiques. Le coordonnateur de l'événement Klaus Nicolai faisait remarquer: "CYNETart 2000 présente des tendances internationales en nouveaux médias et dans le domaine de la recherche. CYNET art 2000, anciennement COMTECart, est soutenu par de nombreux partenaires et étendra sa position internationale au sein du discours sur la médiatisation de l'art et de la perception. L'atelier interdisciplinaire et les projets de coopération qui ont vu le jour lors de CYNETart font la promotion de la ville de Dresden, comme un lieu pour la culture des nouveaux médias".

WRO 2000@kultura, la Biennale en arts médiatiques de WRO Center for Media Art Foundation s'est tenue du 29 novembre au 3 décembre 2000. Sa première édition a eu lieu en 1997. L'édition 2000 a porté sur l'accessibilité, la médiation de la technologie et l'expérience artistique. Le congrès de la Biennale consiste en trois événements: une exposition d'oeuvres interactives en nouveaux médias, conçue par Axel Wirths de l'organisme 235 media (Cologne, Allemagne); East of Cyberspace; une série de présentations examinant le net.art en Europe centrale et orientale; Spaces and Places, une exposition préparée par des centres en nouveaux médias principaux de tous les coins du monde.

Digital ZOOO est la première édition d'un festival en nouveaux médias qui s'est tenu à Prague du 14 au 16 décembre 2000 et qui a été organisée par le No D Media Lab DIGITAL ZOOO est un festival durant trois jours et portant sur la culture numérique, incluant des oeuvres de net.art des jeunes artistes de la République Tchèque, de la Slovaquie et de l'étranger. Il a pris la forme d'un concours, de projections, d'ateliers et de présentations, telles que 'New Media in the Netherlands' et les séminaire dirigés par Eric Kluitenberg - De Balie , Cathy Brickwood - Virtual Platform, Gerbrand Oudenaarden - Engage Media Lab et Jaap Vermaas - ASCII Internet Workplace

hEXPO se tient dans trois villes slovènes simultanément (Kibla Multimedia Center in Maribor Ljubljana) et Koper. Il s'agit d'un Festival international de structures auto-organisées (Self Organizing Forms). hEXPO fait la promotion de l'éducation, de l'échange, de la production indépendante, de la communication et du réseautage. hEXPO 2000 inclut des projets variés en nouveaux médias, des performances et installations. Les activités durant l'événement ont été diffusées en direct par radio et par le Web à partir des villes participantes.

Le concours international INFOS (net.art hors ligne) s'est tenu à Ljubljana en Slovénie. Ce projet est l'initiative du net.artiste slovène Teo Spiller et deviendra un événement annuel. Teo Spiller et Timothy Murray, théoricien des nouveaux médias et conservateur américain, agissaient comme les conservateurs d'INFOS 2000. Un forum sur le Web, intitulé "Digital Art, from CD-ROM to the Internet and beyond" faisait partie du festival. À la fin de l'événement, les projets Web des participants ont été publiés sur CD-ROM.

Le Festival International du Nouveau Cinéma de Split, en Croatie présente le travail expérimental dans le champ du cinéma, de la vidéo et des nouveaux médias, comprenant le net.art, les CD-ROM, les performances et les installations. Se tenant chaque automne à Split, le festival crée des liens entre l'utilisation de techniques traditionnelles et l'intégration des derniers développements technologiques en art. En ce sens, il stimule l'exploration de nouvelles manières audacieuses d'expression artistique.

SEAFair (Skopje Electronic Arts Fair), organisée depuis 1997 par le CCA-Skopje, est la première manifestation du genre dans la région des Balkans, réunissant des artistes locaux et internationaux travaillant sur le Web et dans le domaine des nouveaux médias, de même que des critiques et théoriciens. SEAFair inclut des expositions et des conférences qui examinent les arts électroniques avec une approche interculturelle. En 1997, l'exposition Altering Visions on the Net faisait l'examen de divers aspects de l'art Web, des manières existantes d'expression artistique et des nouvelles perspectives. SEAFair 1998 présentait l'exposition Communing: V.R. - WWW - Net-Linked - CD-ROM au Musée d'Art Contemporain de Skopje. L'exposition explorait les différentes visions (Imagination, Méditation, Rêverie, Réflexion et Visualisation) impliquées dans le processus créatif. Il s'agit de l'année durant laquelle la rencontre Junction du Syndicate prenait place et traitait de divers aspects touchant le réseau, de nouvelles possibilités de communication et de coopération, l'échange culturelle entre l'Est et l'Ouest pour les artistes, théoriciens et activistes travaillant dans le domaine des nouvelles technologies. Conçu par Kathy Rae Huffman et Melentie Pandilovski, SEAFair99 présentait l'exposition FUSION Virtual Reality - Web 3D; une conférence et un atelier sur la RV et le VRML Hands-on. L'événement a été soutenu par la Fondation Soros, le Musée de la ville de Skopje et le Musée d'Art Contemporain de Skopje en collaboration avec Van Gogh TV. La page Web de SEAFair 2000 conçue par Mike Stubbs et Melentie Pandilovski portait sur l'art et les technologies immersives. L'événement était organisé avec le Ne=MC New Media Center à Skopje. Le thème de SEAFair 2001 est "art and bio-technology."

Computer Space est un forum international se tenant à Sofia en Bulgarie. Il est organisé par la Student Computer Art Society. La 12e édition de l'événement Computer Space2000 s'est déroulée au Palais de la culture à Sofia et comprenait des expositions, conférences, concerts et spectacles dans le champ des arts informatiques. Computer Space organise un concours d'art Web, (pour le design Web et l'art Web) en collaboration avec la Internet Society Bulgaria, et ABC Design & Communication.

Initié au début de 1998, le projet Virtual Revolutions (ou VR) a permis de réunir des artistes des nouveaux médias, des conservateurs et théoriciens dans le but d'une collaboration culturelle entre professionnels des nouveaux médias de l'ancienne frontière Est-Ouest. La conservatrice de VR est Iliyana Nedkova, auparavant coordonnatrice en arts visuels du SCAS-Sofia, organisatrice de LEAF 1997 et une des organisatrics du symposium ISEA 1998: Revolution. En 1996, Iliyana Nedkova et Nina Czegledy ont mis sur pied un festival international nomade de courts vidéos intitulé "Crossing Over" qui a été présenté chaque année dans différentes parties du monde. VR est coordonné par Tapio Makela, Javor Raitchev, Andreas Broeckman et Micz Flor. Comptant pas moins de 70 membres provenant de tous les coins du monde, VR est issu de deux réalités: le post-communisme et les "révolutions" technologiques. Les deux activités principales furent les ateliers en arts médiatiques. En 1998, les ateliers se sont tenus durant le festival Computer Space X à Sofia et en 1999, V2_Organisation / V2_Lab basés à Rotterdam ont été les hôtes de Virtual Revolutions 2 dont le thème principal était 'Identities in virtual environments.' VR a été créé en association avec FACT -the Foundation for Art and Creative Technology, Liverpool (Royaume-Uni), Polar Circuit Association, Tornio (Finlande), Soros Center for the Arts, Sofia (Bulgarie), V2_Organisation, Rotterdam (Pays-Bas), Salford University, Manchester (Royaume-Uni). VR comprend une série de publications, dont un CD-ROM, des oeuvres sur le Web et une publication imprimée contenant des textes critiques.

Les festivals internationaux Da-da-net et Trash Art se tenant à Moscou concernent le net.art. Da-da-net (seulement en russe) (Da-da-net 98 version anglaise) et Trash Art Les festivals incluent des expositions, discussions et prix. Les sites Web de ces festivals présentent une vaste sélection de net.art produit par des artistes russe et étrangers. (voir l'article de Katherine Liberovskaya dans Perspective)

Le festival international des arts médiatiques offline@online à Parnu en Estonie est coordonné par l'artiste et historien des nouveaux médias Raivo Kelomees. Ce festival a vu le jour en 1998 sous le titre offline@online French-Baltic-Nordic Video and New Media Festival; la deuxième édition de 1999 s'intitulait "Media Non Grata" Pour sa troisième édition "dig_in_time", le festival offline@online avait comme thème l'intimité au sein des nouvelles technologies: les activités et les discussions concernaient les questions d'intériorisation des technologies et l'exploration des moyens pour les utiliser et les expérimenter de manières personnelles. L'événement a eu lieu au Pärnu New Art Museum. Les projets de net.art présentés au festival sont toujours accessibles et archivés sur le site du festival.

Art + Communication est un festival international en nouveaux médias se tenant à Riga en Lettonie. En 1996, Art + Communication 1 portait sur la transformation de la culture lettonienne alors qu'elle effectuait ses premiers pas dans la société de l'information. L'édition 1997 "Xchange On-Air Session," de Art + Communication 2 était axée sur les technologies de la diffusion audio en transit et tous les événements du festival étaient diffusés en ligne en direct. En 1998, le festival a adopté le titre "Xchange Unlimited" et il s'est tenu conjointement avec la rencontre du Baltic Interface Net. En plus d'une série d'ateliers, Art + Communication 3 comprenait la conférence durant laquelle le concept Interfund, la fondation virtuelle soutenant les artistes en nouveaux médias, a été élaboré. Le réseau XCHANGE et les rencontres du NICE (Network Interface for Cultural Exchange) sur le développement des régions de la mer Baltique et le nord-est de l'Europe se sont tenus durant Art + Communication 4. XCHANGE, l'espace acoustique, réunissait des artistes en arts médiatiques et des net.activistes provenant de différents pays et cultures pour participer au Intercultural Jamming. L'événement donnait l'occasion aux participants de travailler ensemble dans le contexte d'une net.radio et de la web.tv. Le Centre pour la culture des nouveaux médias RIXC récemment créé, a agi comme co-organisateur de l'événement, réunissant ainsi les divers organismes de Riga dans cette sphère d'activités.

 

CONFÉRENCES

Les rencontres du Syndicate (voir aussi V2_Syndicate et Pyramedia à Tirana, Albania). La conférence Beauty and the East faisait le point sur les nouveaux médias en Europe orientale et occidentale. Elle s'est déroulée en 1997 au centre Ljudmila à Ljubljana en Slovénie. La conférence portait principalement sur le net.art. Les textes présentés lors de cette conférence, rédigés par de nombreux praticiens et théroriciens participants ont été intégralementment publiés sur le site Web. (voir aussi "An Insider's Report from the Nettime Squad Meeting in Ljubljana", 22- 23 juin 1997 par Marina Grzinic, Ljubljana, Telepolis, 19.06.1997 )

L'artiste hongrois János Sugár (membre fondateur du Media Research Foundation, et conférencier au département Intermedia de l'Académie des Beaux-Arts de Budapest en Hongrie) en collaboration avec Geert Lovink et Diana McCarty, a organisé la série de conférences MetaForum en 1994, 1995 et 1996. (voir l'article de Nina Czegledy)

Pantograph, agissant comme un instrument de médiation, est un atelier expérimental international et un symposium organisé par le Center for Metapedia de Plasy et le CCA-Prague en 1999. Il a été l'occasion de constituer un forum de discussion concernant les conditions contemporaines dans les domaines de la culture, de la société et de la politique dans l'ex-Bloc de l'Est. Les thèmes importants discutés lors de Pantograph étaient: le processus de démocratisation et l'accès public aux réseaux de communication, de même que la réévaluation des structures sociales par le moyen de stratégies culturelles. De nombreux projets interrégionaux ont été initiés lors de Pantograph.

Une semaine en théorie des arts médiatiques intitulée TransArt, s'est tenue en septembre 2000 à Labin en Croatie. Elle était organisée par le LABinary. (voir CENTRES). L'objectif principal était d'éduquer la nouvelle génération de professionnels en arts médiatiques au sujet des origines de cet art et de les informer sur les récents développements. Des étudiants, de jeunes artistes, des conservateurs et critiques de la République Tchèque, de Slovénie et de Croatie se sont réunis pour assister aux présentations de Keiko Sei, Malcolm Le Grice et Olia Lialina; les conférenciers invités étaient Chris Hill, Ivan Ladislav Galeta et Florian Schneider.

Du 16 juin au 10 juillet 2000, le club de net.culture en Croatie MAMA , a été l'hôte d'une série de présentations, conférences et ateliers intitulés Social Amnesia, qui faisaient partie de l'événement international What, How and for Whom, organisé à l'occasion du 152e anniversaire du Manifeste Communiste. Son objectif était d'examiner les origines du concept communiste et d'arriver à des conclusions au sujet de ses conséquences. Des conservateurs, artistes et théoriciens provenant d'Albanie, de Slovénie, de Yougoslavie, de Bulgarie, de Bosnie Herzégovine, de même que d'Allemagne, de Grande-Bretagne et des États-unis y participaient. Plusieurs sujets intéressants ont été abordés lors de cette rencontre tels que les manifestes artistiques, les applications politiques et sociales des arts médiatiques en regard du passé, du présent et du futur. L'idée de ce projet a surgi en 1998 lorsque la maison d'édition Arkzin a publié le Manifeste Communiste de Marx à l'occasion de son 150e anniversaire, avec une introduction par Slavoj Zizek (The Spectre is Still Roaming Around). Le projet a été mis sur pied par une équipe de conservateurs indépendants (Ana Devic, Natasa Ilic, Sabina Sabolovic) en collaboration avec Arkzin et l'Association Croate des Artistes.

Organisée par la Art Today Foundation de Plovdiv (Bulgarie), Communication Front / electronic and media art est une conférence internationale qui s'est tenue pour une deuxième fois en 2000 au Centre d'Art Contemporain dans la zone Ancient Bath de Plovdiv. Organisée avec de nombreux partenaires européens, tels que FACT (Royaume-Uni), IDEA (Royaume-Uni), Fournos (Grèce), et plusieurs autres centres en art contemporain d'Europe de l'Est, elle avait comme thème Crossing Points: East-West. Conçue par Dimitrina Sevova et Emil Miraztchiev, elle portait sur des questions concernant la génération des nouveaux médias dans les Balkans. La conférence a été l'occasion de réunir plusieurs artistes, théoriciens et activistes. CF2000 comprenait des textes de séminaires théoriques, un atelier de production Web et une exposition présentant des installations interactives, vidéos, Web et sonores.

 

PUBLICATIONS

- Ostranenie 93, 95, 97 (catalogues et CD-ROM).
-Media Revolution. Electronic Media in the Transformation Process of Eastern and Central Europe, édité par Stephen Kovats
- Beauty and the East (rencontre Netttime)
-La série de publications du V2_EAST Syndicate :
. V2_East Reader. September 1996
. Deep Europe. October 1997
. Junction Skopje. October 1998
"NewMediaTopia/Logia" (russe-anglais) Éditrice: Irina Alpatova. Le catalogue est le premier rédigé par des professionnels russes publié dans une édition anglaise et russe, intégrant l'expérience théorique et les discussions pratiques sur l'histoire et le développement des nouvelles technologies en Russie. Cette édition inclut la recherche culturelle de cinquante critiques, théoriciens et artistes travaillant dans le domaine des arts médiatiques, russes et occidentaux.

 

PÉRIODIQUES:


- ArtMargins, Contemporary Central and Eastern European Visual Culture, (il comporte une section 'e-view')
- Transitions Online (TOL)
Magazine Internet, magazine sur l'Europe centrale et orientale, les Balkans et l'ex-Union Soviétique.

 


RÉFÉRENCES



- Andreas Broeckman, compte-rendu de "Media Revolution. Electronic Media in the
Transformation Process of Eastern and Central Europe," Leonardo Digital Review
- Marina Griznic, Axis of Life // net.art.archive et dans Rhizome, 18 septembre 2000
- "Communications equipment check, Interview with Marko Peljhan and Brian Springer", Lutterberg, Nettime 20 juillet 1997 par Geert Lovink)
- Lev Manovich, Behind the Screen / Russian New Media, Ctheory, 18 septembre 1997,
- Alexander Boscovic, Virtual Places: Imagined Boundaries and Hyperreality in Southeastern Europe , Ctheory, 29 octobre 1997
- Janez Strehovec,"The Web as an Intrument of Power and a Realm of Freedom: A Report from Ljubljana, Slovenia", Ctheory, 26 juin 1997
- "Art and Political Mythology of Virtuality (Romanian Style): Interview with Cãlin Man" par Geert Lovink, 13 juillet 2000, Nettime.
- John Horvath, "The Soros Effect on Central and Eastern Europe", The O-O Media Institute Internet Magazine, 6 octobre 1997.
- Pierre Robert, L'art contemporain (nouveau) dans les Balkans, Archée, Mai 1999

 

Rossitza Daskalova


Rossitza Daskalova est née à Sofia (Bulgarie) en 1967. Elle est critique d'art et cinéaste. Ses articles ont été publiés dans les revues d'art contemporain Parachute, CMagazine, ETC Montréal et ESPACE. Elle a contribué au Magazine électronique du CIAC à ses tous débuts en 1997. Ces deux dernières nnées, elle a produit et dirigé l'émission "Fenêtre sur la Bulgarie", diffusée sur les ondes CJNT-TV, la station télévisuelle multilingue de Montréal. Elle poursuit présentement des études de maîtrise au programme d'études cinématographiques de l'Université Concordia. Mme Daskalova a complété une formation en Communications (spécialisation en production cinématographique) et en Histoire de l'art à l'Université Concordia.



Courriel / email: courrier@ciac.ca
Tél.: (514) 288-0811
Fax: (514) 288-5021