par Mark Rudolph, Ph.D
Le nouveau médium des Mondes virtuels interactifs en est, à ce moment, à ce
point critique de développement où tous les moyens techniques désormais
existent pour permettre la définition du "langage" unique du médium.
Celui-ci en est ainsi à un point similaire à celui du cinéma il y a à peu
près quatre-vingt-dix ans, au moment où les réalisateurs découvraient la
liberté de temps et d'espace rendue possible par le montage
cinématographique, et la capacité de fondre la pensée intérieure et l'action
extérieure en un tout unifié. Le langage du cinéma en est venu à être défini
par une grammaire du "montage" au lieu d'un flux d'expérience continu à
l'intérieur des limites des unités dramatiques aristétotéliciennes.
Le langage de ce nouveau médium sera basé sur une topologie non-linéaire
pour la navigation comme l'exploration au sein d'une narration, en même temps que sur la
participation active au déroulement de l'action au lieu d'une contemplation
passive. La nature artistique du médium permet la mise en place d'une trame faite de nombreux fils sensoriels interagissant les uns avec les autres et ayant le pouvoir de créer une puissante
"suspension de l'incrédulité (suspension of disbelief) peut-être même plus
puissante qu'au cinéma puisqu'elle est à même de susciter une activité et une
exploration délibérées à l'intérieur d'un ensemble de chemins changeants mais
dont on peut retrouver la trace, une condition qui imite l'expérience de la
"vie" elle-même. De plus, l'expérience peut être partagée "en direct" avec
d'autres participants en même temps qu'avec des "personnages" fictifs
parfois indistincts des participants vivants.
L'élément de base, qui constitue en même temps le développement le plus sophistiqué de ce nouveau
médium, est la combinaison du VRML (langage modeleur de la réalité virtuelle
(Virtual Reality modelling Language) et de JAVA, mais j'aimerais discuter
ici des fondements technique et artistique du médium en termes plus généraux.